Morailté des sociétés Ekes et Wøls

Je voudrai des renseignements complémentaires sur les sociétés Wols et Ekes. Les Wols tournent autour du Neutre, mais Neutre, ça peut être vu de manière très différente. Quelle en est la conception, ici ? Quelles sont leurs valeurs morales, à part le Vent (ou leur absence, d'ailleurs ) ? Comment vit-on la mort chez les Wols ? Y a -t-il des pré-avis sur l'alcool, la drogue, le sexe (le rock'n'roll ) ? Des modes vestimentaires particulières - oui, j'aime rester dans le vent. Des fêtes particulières, des coutumes spéciales ? Et pour les Ekes ? C'est peut être simplement moi, mais j'ai l'impression que, grossièrement, les Wols sont gentils et les Ekes sont les méchants du jeu. Je pense bien que ce n'est pas aussi simple que ça, aussi noir et blanc. En ce cas, quelles en sont les nuances ?


Les Wøls sont une société "neutre", c'est-à-dire qu'ils n'ont pas une tendance à l'extrême. Mais évidemment, il y a des variations. Ainsi, deux tendances s'opposent. La première est celle des Abrités et Palatins, voie loyal-neutre, où "loyal" ne fait pas référence à une attitude individuelle mais au fait que la société se construit sur la base qui veut que le bien de tous et surtout la survie du modèle social prime sur les envies particulières. L'autre tendance est celle des Obliques qui, eux, rejettent toute société au profit de la réalisation de leur déir particulier qui prime même la survie de la société. De fait, pour eux, peu importe l'invasion Eke tant qu'elle ne nuit pas à leur absolue liberté. Ils sont donc loin de vouloir se révolter, sauf à être privé de cette liberté. Les Pousse-Sables et les Fréoles sont au milieu de ces deux tendances, plutôt purs neutres. Les deux sont respectueux de la société Wøl, conscients de la nécessité de son existence pour mener leur propre vie, les Pousse-Sables étant des sédentaires nomadisant régulièrement et les fréoles des nomades se sédentarisant au gré de leur envie.

Les rapports à la vie varient aussi entre son respect (Bon), sa nécessité pour la survie (neutre) ou sa nécessité pour maintenir sa condition (mauvais). Ainsi, certains Obliques sont chaotiques-mauvais, pillent et tuent sans que cela leur cause le moindre problème. Les extrémistes de Druk'Qalf sont plutôt loyal mauvais, avec un côté loyal trés rigide, dogmatique, et un mépris pour la vie qui leur permet de faire usage d'esclaves pour exploiter leur mine. Bien sûr, il existe des règles non dites, comme le fait pour une grande majorité de pillards de laisser la vie au capitaine de la caravane, car il est le seul à avoir l'assise financière pour recréer une caravane, donc pour leur offrir une nouvelle opportunité de pillage. Il y a aussi une dimension mystique avec le vent qui fait qu'un aéromaître sera aussi difficilement tué. Qu'on croie ou non dans le vent, on hésitera toujours à se le mettre à dos !




Côté Eke, la société impériale est fondamentalement loyal-mauvaise. Si elle n'était pas loyale, avec son code de loi impérial, la nature Eke les pousserait à s'entretuer, mais la loi les réduit à ne le faire que sous couvert de celle-ci. Pour autant, la vie n'a que peu de valeur pour les Ekes, car ils sont les enfants du Dieu de la Mort, dont le représentant en ce monde est l'Empereur. Mourir pour l'Empereur, c'est donc mourir pour son Dieu, et donc se garantir d'un accès direct à la salle qu'il réserve à ses enfants, qui, les Ekes en sont persuadés, sont traités différemment des autres. Tous les autres sont les esclaves de leur Dieu et remplissent les tâches courantes, alors que eux, les Ekes, les meilleurs, sont invités à un dîner éternel ou rien ne manque. Les Ekes n'ayant pas eu une mort honorable deviennent les contremaîtres des esclaves et donc passeront leur mort à travailleur à la préparation et à la conduite de ce dîner éternel. Pour les Ekes, mourir assassiné par exemple, ou d'un stupide accident, c'est se condamner à ce purgatoire, tandis que mourir au combat, en tuant le maximum d'ennemis de l'Empereur, c'est se garantir une place autour de la table ! Pour autant, les Ekes utilisent des assassins, qu'ils détestent de fait. Mais tuer un adversaire et le condamner à devenir un de ses serviteurs dans l'éternité, cela a un goût agréable. En même temps, point trop ne faut y faire appel, car Yrotz, le Dieu de la Mort, pourrait aussi condamner le commanditaire au purgatoire... Bien sûr, cette société connaît aussi des variations entre Chaotique et neutre, mais toujours avec cette tendance mauvaise à cause de leur rapport religieux à la vie qu'ils méprisent, qu'ils vivent comme une épreuve de leur dieu pour déterminer leur place, mais aussi un spectacle au Banquet Eternel que regardent et dont rigolent ceux qui ont gagné leur place. Les Ekes ont donc tendance à toujours se sentir observés, jugés, jaugés.



En conclusion, il n'y a pas de gentils et méchants. Il y a des visions différentes. Ainsi, le Gouverneur Wøl d'Irkouam Melømdra se sent sûrement plus proche de l'organisation sociale Eke que des Obliques. Il préférera sûrement que le Wøl'Drun retrouve sa souveraineté, mais à choisir, il préfére l'ordre actuel que ce que proposent les Obliques. Il y a donc entre certains Wøls loyal-neutre et les Ekes loyal-mauvais, plus de ressemblances qu'entre un Wøl loyal-neutre et un Oblique chaotique-neutre. La différence essentiel restant entre Wøl et Eke est la relation mystique au vent que ne partagent pas les Ekes (il existe des exceptions bien sûr et peut-être certaines se révéleront-elles pendant le jeu). Et c'est un hiatus, une différence fondamentale qui fera que pour le moment, les Wøls ne sont pas tout à fait prêts à admettre une administration impériale qu'ils jugent athée au regard du vent. L'Empereur Vert des Ekes ne s'y est pas trompé qui a préféré mettre la province sous Administration et pas encore sous coupe réglée totale, craignant que cette dernière entraine une révolte.
La Hørde joue évidemment sur ce caractère mystique du vent, et sa mission, qui semble d'en retrouver l'origine, laisse à penser que les Wøls cherchent une nouvelle force dans ce mysticisme, peut-être une cohésion qui dépasse la simple société et les préférences, quelque chose dans lequel Abrité ou Oblique, Loyal-neutre ou chaotique-neutre se retrouve : un fondamental que les Ekes ne possédent pas.