Lachard et la horde

<< avant 24.

Vive marchait aux côtés de Djin et brûlait de lui poser un tas de questions. Depuis que ce Lachard avait évoqué la horde, c’était comme si on avait ouvert une boîte secrète qui contenait sans doute un merveilleux trésor, ou peut-être pas. Mais dans un cas comme dans l’autre, la curiosité de Vive s’était éveillée et elle voulait savoir ce que cette boîte contenait. Seulement Djin n’était pas du genre bavard et elle sut qu’il ne lui livrerait pas facilement la clef de la boîte.
Alors comment l’obtenir ? Suffirait-il qu’elle se montrât gentille ? Ou peut-être devait-elle se montrer indispensable, ah oui excellente idée, mais comment se montrer indispensable pour un fleuron de la trempe de Djin ? Elle qui en plus avait un bras en écharpe ? Ah oui, il ne fallait pas qu’elle oublie qu’elle avait été engagée comme amuseuse de la galerie, équilibriste ou quoi encore ? Il lui fallait élargir son éventail de talents qui pour l’instant se résumait à savoir jongler avec les mots, et encore. Et celui de savoir tenir un sabre, c’était certain, mais ça ne serait pas ça qui l’aiderait à obtenir les réponses à ses questions.

Donc pendant qu’elle réfléchissait intensément à la question de la plus haute importance, à savoir comment satisfaire à sa curiosité, Vive se tournait régulièrement pour jeter un œil sur Lachard. Elle finit par se pencher pour murmurer à l’oreille de Djin, ou pour dire plus justement, se hissa sur la pointe des pattes, pour parvenir à un semblant d’hauteur d’oreille.

- Notre nouvel ami semble avoir abusé de la boisson. C’est à peine s’il tient sur ses pattes. Je me demande sur quoi va pouvoir mener votre discussion avec un wol qui s'apprête à abdiquer.

Vive avait pris une expression "l’air de rien", et cela amusa beaucoup Djin qui avait vu clair dans son jeu.

- Curieuse hein ? Je t’ai dit que je t’expliquerai, mais plus tard. Sois patiente Vivacia.

Elle fit la grimace. La patience…. Ce n’était pas son fort.

- Mais tu as vu juste, je doute que la conversation soit intéressante dans son état. C’est pourquoi nous allons tous prendre quelques heures de sommeil et demain, …

Il jeta un coup d’œil malicieux en direction de Vive.

- Demain sera un autre jour.

Ils étaient parvenus sur le pont après avoir emprunté les nacelles à poulie et aussitôt Djin les laissa pour revenir peu après, retrouvant une Vivacia qu’on avait laissé sur sa faim.

- Lachard, comme il se fait un peu tard, et vu que…hum tu sembles un peu fatigué. Que dirais-tu de reporter à demain notre conversation ? En attendant tu es le bienvenu à bord du Voldor. Une chambre a été préparée pour toi et nos capitaines seront ravis de te recevoir dans leur cabine demain matin.

Et comme depuis quelques mètres, Brorst et Gontran soutenaient déjà Lachard, personne n’attendit de véritable réponse. Il pourrait cuver tout l’alcool qu’il avait ingurgité cette nuit, sans que personne ne songeât à venir l’ennuyer. Les deux fréoles emmenèrent donc le Wol dans une des cabines du navire, lui fournissant au passage un seau au cas où le lascar déciderait de rendre ses trippes.

[hrp : le Voldor étant un vaissable, il est amarré à même le sable, figé sur des trépieds escamotables. Ainsi donc Lachard n’aura pas le plaisir de goûter au roulis que seule la mer peut provoquer.
]

26

Le Voldo, c'est là que je vais passer la nuit ? Sûr que c'est mieux qu'à l'auberge, ca coute moins cher et puis je serais au chaud. Je ne me souviens pas trop des dernières paroles des Wols, ni souvenir de cette Wol qui ne reste même pas à mes cotés...

Tout ce que je me souviens c'est l'odeur venant du seau, pas terrible. Bonne idée que de l'avoir foutu là. L'odeur me réveille, alors je le déplacerai dans un coin, atténuant donc le désagrément et me permettant de finir ma nuit.

Un bon sommeil réparateur, je suis à nouveau conscient, mais pour se souvenir d'hier soir, là je n'en sais pas grand chose. surtout la question du moment c'est où suis je ?

Je fais un tour de la pièce, retrouve ce qui fut un temps dans mon estomac et comprends que j'ai du en boire des litres de boissons alcoolisés.

La chambre est sympathique mais c'est différent des chambres d'auberge. Surtout que souvent je prends l'option des dortoirs. Merde, faut aller voir dehors.

J'ouvre la porte et regarde dans le couloir... à droite, à gauche...

25.

C’est avec un soulagement certain que Vive déposa ses paquets sur le pont, laissant aux autres wols, le soin de trier quoi était pour qui, ce n’était plus de son ressort. Elle attendit que Djinn vint lui parler mais il avait disparu. Elle était déçue, il lui avait promis pourtant. Enfin, il lui avait aussi dit d’être patiente. Pff il n’était pas drôle à faire tant de mystère. Se doutait-il seulement qu’il ne faisait que piquer un peu plus sa curiosité ? Une curiosité qui aurait besoin d’être un peu assouvie avant d’aller dormir.

Ainsi au lieu de rejoindre son coin de cabine, dans le ventre du Voldor, Vive décida d’aller fureter dans les différents recoins du vaissable. Nombre de pièces n’étaient séparées des autres que par des pans de tissu tendus d’un coin à l’autre, avec un hamac, souvent tiré en travers, un coffre avec quelques affaires, une petite tablette et une chaise pour pouvoir y écrire ou autre. Il était donc difficile d’y garder quelconques secrets, et encore moins d’avoir un peu d’intimité.

Et tandis que Vive constatait que nombres de Fréoles ne dormaient pas malgré l’heure tardive, elle constata aussi rapidement que beaucoup se moquaient du manque d’intimité, vu la façon dont ils s’adonnaient à des rapports parfois très bruyants, au vu et au su de tous. Vive sur le coup en resta quelque peu estomaquée, ne pouvant cependant pas s’empêcher de les regarder avec curiosité. Elle s’éloigna peu à peu de ces pièces cloisonnées de tissus pour parvenir vers un quartier plus fermé, sauf une porte qu’on avait oubliée ou laissée négligemment ouverte. Des sons étouffés lui parvinrent et elle ne put s’empêcher de s’approcher pour regarder, se cachant dans l’ombre de la porte.

Ah oui, elle aurait du se douter qu’il s’agissait d’un autre couple en entendant les grognements et autres petits couinements. Elle les voyait, lui installé dans un ample fauteuil et sa partenaire le chevauchant lentement, comme pour prolonger le plaisir. Il soutenait ses hanches, pour l’accompagner dans ce rythme qu’elle lui imposait, une danse lente et très sensuelle qui ne laissa pas Vive de glace. Elle sursauta en voyant la femme se pencher en avant pour embrasser le wol, et quitter sa position pour lui procurer un tout autre traitement qui visiblement plaisait beaucoup à son compagnon.

Et tout à coup, Vive qui pouvait à présent voir le visage du Wol, reconnut le commandant Krôn. De surprise elle recula et toucha la paroi derrière elle, trahissant sa présence. Dragmond leva alors les yeux et croisa le regard atterré de Vive, surprise en flagrant délit de voyeurisme. Alors qu’elle pensait qu’elle allait mourir de honte, il lui adressa un tel sourire qu’elle ne l’oublierait pas de sitôt. Infiniment troublée, elle recula d’un autre pas, puis fit volte face avant de courir rejoindre sa couche

Elle se cacha sous sa couverture, craignant stupidement qu’il ne vienne la chercher. Et quand après un certain laps de temps, elle comprit qu’il n’allait rien faire de tel, elle se détendit quelque peu, non sans repenser à ce regard, à son sourire. Elle y avait lu le plaisir, l’envie, et surtout de la provocation…
Vive tira la couverture haut sur ses oreilles et tâcha de ne plus jamais y repenser…. Du moins jusqu’au lendemain.

Après une rapide toilette, elle s’était levée aux aurores, ressentant à peine la fatigue de la veille. Elle s’était réjouie en sentant son bras moins douloureux, plus solide ? Ou peut-être plus guéri ? C’était trop rapide pourqu’il soit guéri. Combien de temps avaient dit les chirurgiens ? Un mois de repos… qu’elle devait se ménager… Alors elle ne savait plus très bien, en tout cas son bras lui parut plus souple. Il lui faudrait s’entrainer un peu au combat de sabre, pour ne pas perdre la main. Le repos, c’était bien pour les minettes, elle n’était pas une minette !

Splaf ! Elle s’offrit un magnifique frontal avec une montagne de muscle. C’était malin ça, à être trop dans la lune, elle avait oublié de regarder où elle mettait les pattes.
Et en plus c’était le gars de la veille.

- Tiens tu vas où comme ça, de si bon matin ? Tu t’es réveillé avec les corneilles ? Ou c’est le son du vent qui t’a sorti de tes songes ? ou encore le gargouillement de ton estomac qui hier a reçu un sacré traitement de tord-boyaux !

Elle rit et vit qu’il avait le matin difficile.

- Tu n’as pas bien dormi ?

Vive inclina la tête de côté, sa truffe frémissante de dégoût.

- Pfouah c’est quoi cette odeur ? hummmm et si …. On allait sur le pont hein ? Prendre l’air… ou alors je te montre ou tu peux aller faire une toilette.

26

Alors que je regardais pour comprendre et savoir où je suis, me voilà percuté par une Wol... Mon regarde tombe dessus et je plisse les yeux, l'air mécontent. Et là voilà qui commence à parler...

Cette voie... ca me dit quelque chose... l'air de déjà entendu, mais où ? Je ne me souviens pas. Argh, saloperie de gueule de bois. Et je vois qu'elle est au courant, puisqu'elle m'en parle.

"Toilette ?" Je me renifle... "Non ca va encore."

Et reniflant ma cabine, je pense qu'elle a raison de... d'aller sur le pont ? Nous sommes donc sur un Vaissable ? Qu'est ce que je fou sur un Vaissable et je vas où comme ca ? Mais je pose ma main sur le mur. Ca ne bouge pas, je ne sens pas de mouvement.

"Où va ce Vaissable ? Pourquoi suis je à bord ? Suis je... Prisonnier ?"

Mon regard devient sombre, je me sens pris au piège et je me sens pas bien... Qui m'en veut ? Qui m'a ammené ici ?

"Dis moi qui es tu ! Pourquoi m'a t on monté à bord ! Parle !!"


Suis je parano ? Non... si peu.

26.

Vive haussa un sourcil perplexe face à ces questions et à l’attitude du wol. M’enfin en plus d’avoir trop bu, il était tombé sur la tête ou quoi ? Le regard de la jeune wol pétilla et le ton était moqueur tandis qu’elle lui répondit :

- Ce vaissable va là, où tu es, il va là ou je suis, et où nous sommes. Et demain peut-être qu’il ira ailleurs qu’il était aujourd’hui, ailleurs qu’il était hier. Nul ne peut le savoir, si ce n’est les capitaines de ce navire… Quoique mon petit doigt me dit que pour l’instant, nous n’allons vers nulle part ! Puisque nous sommes à l’amarre ! ajouta-t-elle en essayant de ne pas rire..
- Quant à être le prisonnier, oui assurément oui, tu es le prisonnier de la fatalité, de ces maux qui touchent le naufragé après qu’il ait un peu trop abusé de la boisson. Il ne te reste à présent plus qu’à espérer que moi Vivacia Etincelle de mes traits moqueurs et révélateurs de l’abîme dans laquelle tu as été projetée, parvienne à te hisser dans les hauteurs, vers la lumière si belle et si bleue de cette merveilleuse journée qui nous attend !

Elle fit une pirouette, un léger pas de danse et se figea en salut devant Lachard, n’attendant bien sûr pas des applaudissements vu l’état dans lequel il se trouvait. Au lieu de quoi elle rit de bon cœur.

- Je suis presque vexée que tu ne te souviennes même pas de moi ! Ce n’est guère flatteur. Hum je pensais t’avoir fait plus d’effet que ça ?

Elle lui lança un regard coquin, s’amusant décidément beaucoup de la situation. C’était de sa faute à lui après tout, s’il avait tellement bu qu’il ne se souvenait plus de rien.

- Vivacia ? Ah tu as été réveiller notre invité ?

Argh tiens il ne manquait plus que Djinn, il allait lui gâcher sa petite comédie.

- Oh il s’est réveillé tout seul, mais il a oublié la moitié de sa mémoire dans le bar hier soir. C’est bien dommage car hier, il s’est montré très bavard au sujet de la horde…

Et là Vive prit le air le plus innocent possible, tandis que Djinn fronçait les sourcils, les regardant à tour de rôle. Lachard avait-il vraiment tout oublié ?

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Que fout elle ? Je danse pas moi ! J'attends une réponse bordel. Je la regarde, elle n'a ni peur, ni même l'air d'une geoliere... Elle parle, elle parle... elle sautille... s'arrete t elle donc jamais ?

"Hum je pensais t’avoir fait plus d’effet que ça ?"

Quoi ?!! On a couché ensemble ? Putain je m'en souviens même pas ! Fais chier, elle doit etre bonne en plus... J'espere que j'ai été bon au moins. Je vais lui demander.

Mais avant de poser quoique ce soit comme question, voilà un nouveau Wol qui se ramène par là. Lachard est sur ses gardes.

Il interpelle la jeune femelle et les voilà semble t il géné que j'ai perdu la mémoire. A qui le dites vous ! C'est pas tous les jours que je me tape une si bonne partie de patte en l'air.

"La Horde ? que savez vous sur... La horde ?" Le ton est sérieux, tout comme mon regard sévère qui passe de l'un à l'autre. Et d'ailleurs que sais je moi ? qu'ai je pu leur dire ?

27.

Vive regarda Djin et haussa les épaules avec un sourire qui voulait dire : désolée, je t’avais prévenu . Peut-être qu’au final, ils auraient du profiter qu’il était trop ivre la veille pour le cuisiner sur ce qu’il savait. A présent ça semblait mort. Mais Vive comme souvent décida de s’en amuser, et répondit à la question de Lachard.

- Aaaah si tu savais tout ce qu’on saiiiiiit, tu te serais bien garder de t’enivrer jusqu’à oublier tout ce que tu nous a livré hier sur tes petits secrets… ha ha !

Vive bondit dans les haubans, avec l’agilité d’un chat ?...Elle se pendit à l’un d’eux, et murmura tout proche de l’oreille de Lachard sur le ton de la confidence, cachant son museau de sa main, comme si la confidence ne devait pas être entendue de Djin.

- Je peux te dire une chose… c’est qu’ils ne seront pas prêt d’oublier le petit numéro d’hier soir… hum et moi non plus du reste !
- Vivacia ! ça suffit !

Vivacia qui s’était à moitié pendue dans le vide, inclina la tête en direction de Djin, lui fit une grimace comique et soudain après une pirouette dans le vide, se retrouva avec souplesse les deux pieds bien arrimés sur le pont.

- Quoia ? J’ai rien fait moi !..... c’est lui qui…
- Vive enfin !

Surprise par l’utilisation de son petit nom, et par le rire qu’elle avait perçut dans la voix du si sérieux Djin, elle cessa ses petits jeux, en faisant mine soudain de s’intéresser au panache de sa queue, une oreille toutefois tournée vers Lachard et l’autre vers Djin.

- Les capitaines du Voldor souhaiteraient te parler Lachard. Si tu veux bien me suivre. Tu pourras leur poser des questions si tu le désires.

L’œil brillant d’intérêt, Vive s’apprêtait à leur emboîter le pas quand Djin se tourna vers elle.

- Cela ne te concerne pas pour le moment.
- Quoi ??
- Va voir Brorst s’il a besoin de toi.
- Mais !
- Ne discutes pas Vivacia, fais ce que je te dis.

La jeune Wol fit une nette grimace de contrariété, furieuse d’être laissée ainsi pour compte. C’était la seconde fois qu’on lui faisait le coup. Pourtant elle, elle savait aussi des choses au sujet de la Horde…. Pas grand-chose mais c’était déjà ça. Et bien tant pis pour eux ! Elle ne leur dirait rien, voilà ! ça leur apprendrait à la traiter comme une paria.
Un sifflet se fit retentir depuis le haut des mâtures. Brorst avait besoin de sa nouvelle apprentie gabier.
Quant à Lachard, il fut mené auprès du commandant Dragmond Krön et de l’amiral Rawel Lars’kin. Comme bien souvent, ce fut l’amiral qui prit la parole :

- Bonjour Lachard, enchanté de vous connaître enfin. Je suis l’amiral Lars’kin et voici mon partenaire au commandement de ce navire, le commandant Krön. Asseyez-vous je vous en prie.

L’amiral attendit que chacun se fut installé dans les coussins à l’oriental qui entouraient la table basse.

- Un peu de café peut-être ?

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Je ne vois pas pourquoi je devrais me poser des questions, c'est que sur La Horde, je ne pourrais pas leur dire que... Non je n'ai pas pu, et puis qu'est ce que je risque au pire ? Cette Vive, comme l'autre la nomme, est agacante. Elle comence à m'échauffer et à chercher je ne sais quel parasite dans mon pelage.

Mais je dois rester calme, et avoir un dose de sagesse ou de diplomatie. Ce que je n'ai pas beaucoup.

Voilà que nous nous séparons, enfin ! Voilà donc une épine dans le pied en moins, même si je l'avoue, ni son petit cul, ni les propos que j'ai pu lui tenir ne me reviennent en tête.

Amené devant l'Amiral et le Commandant du navire, Lachard suis, sagement et sans dire un mot. Il regarde autour de lui, et a bien du mal à se rappeler de comment il pu se retrouver là.

Assis, tasse de café servie, c'est à son tour de prendre la parole.

"Merci pour le café, Amiral." tourant la tête vers le second "Commandant, je vous salue."

Voilà au moins les paroles de base pour commencer à discuter entre homme civilisé, non ?

"Je ne sais pas trop comment j'ai finit ici, et je me demande bien ce qui peut vous avoir donné envie de me rencontrer. Je n'ai rien en particulier qui mérite une attention particulière et je ne pense pas que vous prenez le temps de parler avec le premier venu.

Qu'ai je bien sur moi ou dans mon esprit qui vous titille les neuronnes ?"

Buvant son café, Lachard regardait leur réaction. Pour l'heure profiter d'un bon lit et d'une boisson chaude était plaisant.

28.

Les deux capitaines échangèrent un regard entendu. Si l’un était plus diplomate et prenait le plus souvent la parole lors des échanges avec des invités, ça n’était que le signe d’un accord parfait entre tous les deux, l’un devinant les idées de l’autre. Lars’kin était juste plus doué avec les mots que Krôn et plus patient aussi, c’est pourquoi parfois Dragmond Krôn intervenait dans le débat quand celui-ci ne répondait pas à ses attentes. Et cette fois le sujet était trop intéressant pour se permettre de titiller son impatience.

- La Horde, est-ce que ce mot vous parle ? Alors en effet, nous ne vous avons pas invité juste pour le plaisir de discuter de votre biture de la veille, mais pour vous demander ce que vous savez d’eux, pourquoi ils vous intéressent ?

Lars’kin fit une grimace, Dragmond était toujours trop direct, mais en même temps, ils n’avaient pas le temps de jouer au chat et à la souris.

Pendant ce temps, non loin du carré des officiers, Vive s’efforçait de trouver le moyen d’entendre ce qu’ils racontaient. Elle s’était perchée tout au sommet du château arrière, profitant de l’aubaine d’une fenêtre ouverte à l’étage inférieur, là où se trouvait le carré, pour tenter d’entendre la conversation. Hélas le vent emportait les paroles prononcées et Vive n’en sut pas plus qu’avant.

- De toute façon, je suis sûre qu’ils parlent encore de la horde, que ce mot là à la bouche, se dit-elle pour elle-même.

Et c’est à ce moment que Brorst se mit en tête de retrouver son apprentie gabier. Vive soupira, serra le nœud qu’il venait de lui apprendre à faire et retourna dans les mâtures. Elle aussi, elle en apprendrait plus sur cette fameuse horde. Du moins elle se promit d’en découvrir plus dès qu’on cesserait de la confondre avec un larbin. Zut, elle était troubadour après tout, pas .. pas gabier !

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Les deux Wols ne sont pas là pour boire le café, le thé ou tout autre boisson avec un inconnu en souhaitant perdre du temps. Et je pense que je dois pas jouer avec eux à celui qui serait le plus idiot.

La Horde, peut etre souhaitent ils en savoir plus sur eux ou bien en savent ils plus que je ne pourrais l'espérer.

"La Horde, j'en connais pas grand chose, sauf ce qu'on entend d'eux si on tourne ses oreilles dans le bon sens du Vent. J'aime écouter et croire en leur existance. Mais même s'ils sont là, qu'ils ont débarqué et qu'ils existent, comment les trouver ? Comment être sûr que ces rumeurs portaient au grès du Vent ont pris naissance depuis une simple bise, pour devenir une tornade destructrice ?"

Je repose ma tasse vidée, regardant leur réaction.

29.

Vive avait trouvé le moyen de se débarrasser de Brorst. Elle se faufila dans l’entrepont, emprunta les coursives qui menaient jusqu’à la cabine des capitaines et se figea à leur porte pour y coller son oreille. Si elle voulait savoir de quoi il était question, elle n’allait pas attendre la bénédiction de Djin. Il y avait parfois des moments où il fallait savoir prendre les choses en main, l’esprit d’initiative, oui voilà !

"La Horde, j'en connais pas grand chose, sauf ce qu'on entend d'eux si on tourne ses oreilles dans le bon sens du Vent. J'aime écouter et croire en leur existence. Mais même s'ils sont là, qu'ils ont débarqué et qu'ils existent, comment les trouver ? Comment être sûr que ces rumeurs portaient au grès du Vent ont pris naissance depuis une simple bise, pour devenir une tornade destructrice ?"

Ah ben lui … voilà qu’il se mettait à parler comme elle. C’était peut-être contagieux ? Vive fit une grimace pour étouffer un rire. Quand elle pensait que la veille, il n’avait rien compris de ce qu’elle lui avait raconté. Il n’était peut-être pas aussi bête qu’il n’y paraissait, même si elle ignorait qu’en l’occurrence, il tentait justement de se faire passer pour un abruti.
Vive ne vit donc pas les deux capitaines échanger un regard entendu. Eux non plus ne se laissaient pas abuser par cette comédie, pas après ce que leur avait rapporté Djin. Ainsi au lieu de tergiverser et de perdre un temps précieux supplémentaire, Krôn entra dans le vif du sujet.

- A d’autres, ce n’est pas ce que vous disiez hier soir, mais il est certain qu’avec ce que vous teniez comme cuite, ça vous a sérieusement délié la langue. Djinn, de quoi t’a-t-il parlé ce monsieur hier soir ?

Djin inclina la tête à l’invitation du capitaine, s’avança sous la lueur de la lampe et récita :

"Ils sont là, parmi nous. Ils sont présents et ils marchent sur le continent. Les voilà qui travaillent sur leur projet de remettre ce foutu monde sur pied ! Sacré Wol quand même. Alors que nous sommes écrasé par ces foutus Eke, ben eux... des Wols, des vrais, des durs, ben eux ils se la ramènent pour en découdre.

Tous les regards convergèrent vers Lachard, att
endant sa réaction.

- Il semblerait que vous en sachiez plus que ce que vous ne souhaitez bien nous dire. Voilà qui est fort dommage.

Le capitaine Lars’kin se pencha pour murmurer quelque chose à l’oreille de Djin et celui-ci se dirigea vers la sortie, ouvrant la porte à une Vive qui faillit du coup s’étaler sur le sol, si elle n’avait pas eu un aussi bon sens de l’équilibre. Ce fut à son tour d’être le centre de l’attention, sous les regards amusés, réprobateurs voir glacial. D’un bond, elle avait récupéré une stature plus élégante et…improvisa.

- Ça y’est !!! je suis guériiiiiie !! S’exclama-t-elle en retirant son écharpe. Elle agita son bras pour faire la démonstration. Puis pris l’air le plus naturel du monde pour jouer la surprise.
- Oh désolée, je ne savais pas que vous étiez en entretien particulier avec Lachard. Je..euh retourne sur le pont, il me semble avoir entendu Brorst m’appeler.

Hop, un pas lest, et deux de recul, une gracieuse révérence et un prompt demi-tour, virent Vive quitter comme elle était arrivée, la pièce où tout ce beau monde était réuni. Mais Djin n’allait pas la laisser s’en sortir à si bon compte. Mais d’abord, il devait aller demander aux fréoles de lever les amarres, ils allaient prendre le vent, ordre du commandant.

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Hum... j'ai certes parlé hier soir (Un peu trop ?), mais pour dire quoi ? Ce que les rumeurs racontent ? Je réfléchis à comment reprendre le contrôle de la discussion, pour tenter de voir si je peux trouver en eux l'aide nécessaire à ma mission.

Alors que je vais reprendre la parole, voilà que tous tournons le regard vers la porte. Cette jeune Wol à l'oreille et les yeux qui trainent trop... trop ? Interessant, peut etre sait elle des choses d'ailleurs. Elle montre son bras qui va bien, toute contente de cette guérison, elle nous ferait presque oublier qu'elle espionnait.

Puis après ce moment de perturbation, je prends à nouveau la parole.

"Fort dommage ? Dommage pourquoi et pour qui ? L'alcool m'a certe fait tenir certains propos, mais des rumeurs exprimées que tous connaissent et qui fait frémir les Eke... est ce bien un grand secret ?

Est ce une histoire réelle qui est en marche ou bien un simple conte pour chiot ? Là est la question surtout. Tout ce que je sais, c'est que je souhaite les trouver. Connaitre où ils sont et les rencontrer serait un honneur.

Mais chercher un groupe de quelques Wols, dans le désert et à pied... quelles sont les chances de succès ?"

Lachard marqua une pause, puis se pencha en avant, comme pour faire une confession intime.

"Mais avec un tel vaissable... un tel équipage... Peut etre seriez vous tout aussi intéressé de les chercher ? Et savoir si tout ce qui n'est que rumeur, n'est pas réalité."

Reprenant place et se tenant le dos droit.

"A vous de voir, et je suis bon combattant, pas un poid mort à bord."

30.

"A vous de voir, et je suis bon combattant, pas un poid mort à bord."

A peine eut-il prononcé ces mots que Lachard put sentir vibrer légèrement le plancher sous ses pieds. Lars’kin sourit.

- Vous êtes juste un curieux à la recherche de la horde, si je dois en croire vos paroles ? Et vous nous demandez de vous garder à notre bord, alors que vous ne semblez pas particulièrement nous faire confiance, plutôt contradictoire. Et s’il vous faut du temps pour comprendre que nous aussi, nous pourrions vous être utiles dans vos recherches…

A cet instant, chacun pu sentir le navire bouger, une première poussée un peu vive, pour se dessabler, tandis qu’on entendait le léger choc des trépieds revenus à leur base. Et même un totale néophyte aurait compris que le navire quittait le port.

- Il semblerait que vous allez en avoir du temps. Le Voldor quitte en ce moment même le port d’Irkwalf Melomdra.

Les deux capitaines se levèrent dans un bel ensemble. Ils avaient leur part de travail à accomplir.

- En attendant, voyez avec mademoiselle Vivacia pour une visite guidée du Voldor. Ca ne fait pas longtemps qu’elle est à bord, mais elle connait déjà bien le navire.

Rawel Lars’kin haussa un sourcil surpris à la mention de leur dernière recrue. Jusque là, il lui avait pourtant semblé que Dragmond ne s’intéressait guère à elle. Ou alors…. Il sourit tout à coup. Peut-être n’était-ce là qu’une ruse de ce diable de Krôn pour distraire l’attention de Lachard.


Entretemps sur le pont, Djin avait rattrapé Vive par le bras.

- Pas si vite mademoiselle.

Vive se tourna les oreilles baissées sur son crâne, sourire contrit accrochés aux babines.

- Djin… désolée pour tout à l’heure je.
- Tu n’as pas su attendre. Vraiment Vivacia, si tu n’apprends pas, tu ne deviendras jamais un fleuron de grande classe. Et en plus, tu ne me fais pas confiance.

Elle leva le museau et le dévisagea surprise.

- Confiance ?
- Je t’ai dit que je t’entretiendrai de tout ça ensuite, mais tu ne m’as pas cru n’est-ce pas ?
- Disons que… j’ai un peu le sentiment que vous ne voyez en moi qu’une jeune wol qui n’a pas à savoir plus que les tâches qu’elle a à faire.
- Alors tu sous-estimes les capitaines du Voldor et son équipage. Ne juge jamais trop vite Vivacia, c’est un conseil que je te donne. Mais tu es jeune oui, et je peux comprendre ton impatience. Ne t’inquiète pas, tu en sauras bientôt autant que nous tous, jeune Wol. Tu en sais peut-être déjà plus que nous.
- Plus que vous ?

Djin lui sourit, mais n’ajouta rien de plus, l’escadre l’attendait et tandis que le Voldor prenait de la vitesse, ses grandes voiles se déployant l’une après l’autre, le Wol bondit par-dessus bord, saisit une drisse et se laissa glisser jusqu’au sol, avant de gagner son char qu’on avait déjà préparé. Peu après, il prenait la tête de l’escadre, à quelques miles de la proue du Voldor afin de veiller sur les dangers qu’ils pourraient rencontrer.

30

Me voilà dans une petite virée en vaissable que je ... que je ne peux refuser.

Le sol a tremblé, ca bouge un peu, puis voilà les premiers mouvements pour se sortir du sable. Je ne sais pas trop, mais je comprends que je suis bloqué maintenant. Suis je leur prisonnier ? Je n'ai ni lien, ni fer, mais je suis comme un lion en cage, meme si les barreaux sont dorés, je suis ici retenu. Pour le moment. Je ressens des sueurs froide, la paranoïa est là.

Confiance, ils en ont de bonne. Me voilà seul, avec un navire sur équipé, et des Wols sur entrainés. Mes chance si cela tourne mal ? Réduite à zéro. Je pourrais... non, il ne faut pas. Si je me sens trop coincé, je devrais pourtant... non ! Non et non. Mais, je n'ai pas le choix ? Je dois !

Non !

Non...

Les voilà qui se retirent pour sans doute se rendre à leur poste, et sans mot dire, je me retrouve sur le pont. Je regarde par dessus bord, je ne peux sauter. Et puis je ne le veux pas. A t on conclu cette recherche de la Horde ?

Les mains crispés sur le rebord, j'ai la tête baissé, je regarde le sol.