La poursuite

Si les débuts furent calmes, très vite, le vent acquit plus de force, oscillant entre Slamino et Stèche. Pour Ozh'ne, c'était finalement un grand plaisir, car elle pouvait donner libre cours à son instinct et à ses sensations. Derrière, trainant lamentablement, tournoyant dans les dunes sèches et pierreuses des hauteurs qui entouraient l'Oasis Ikouam Suluom, la Pousse-Caillou cheminait, tenant son chameau par une lanière lâche. Le Verdeux la suivait d'un pas égal, avec cette résignation et cette résistance mêlées qu'il montrait depuis le début.

Il faut dire que c'était dans ces collines arides qu'elle l'avait rencontré et arraché à une mort certaine, sans vraiment savoir pourquoi.

Peut-être y avait-il quelque chose chez lui qui l'intriguait.

Mais peu importe.

Pour le moment, elle avait le vent et l'espace pour elle.


Et puis, un petit nuage de poussière, là-bas, sur sa droite, attira son attention. Elle veilla à ne pas être repérée et s'approcha autant qu'elle le pouvait.

Finalement, elle put apercevoir une bande d'Obliques, du moins était-ce ce qu'elle déduisit, équipés de planches à roulettes, taillant une route convergente à la leur.

Ozh'ne s'arrêta et défaisant son harnais se tapit en remballant sa voile du même geste.
Elle se coucha dans le sable juste à la lisière d'une dune. Elle savait que son pelage se confondait bien avec le désert.
Ainsi dissimulée, elle compta le nombre d'obliques de la troupe et observa leur direction avant de jeter un regard en arrière vers ses compagnons.
Ah ça brillante idée que le chameau !
Comment se cacher avec ça ?!
A pas de loup, tenant sa planche contre elle, elle revint vers le verdeux et la protectrice, leur faisant signe de faire silence.
Elle chuchota

une bande d'obliques !
Ils arrivent vers nous

C'est quoi cette discussion à deux sels ?

Une bande d'Obliques, et alors ?

Attends, je ne comprends pas bien. On s'enterre dans le sable ou... A moins qu'ils ne soient trente, je pense qu'on peut les rétamer sans problème, enfin surtout moi. Ils sont combien et as-tu vu un signe concernant leurs intentions ?

C'est sûr, si elle avait fait éclaireuse au sein d'un régiment Eke, le commandant l'aurait faite exécuter sur place pour avoir ramené d'aussi pauvres renseignements.

Plus il la connaissait, et plus il comprenait pourquoi ils avaient été aussi facilement vaincus.

Ozh'ne se marra à la réponse de Julawaf.

C'est p'tre des obliques et moi aussi mais j'suis pas de leur bande.
'pis j'trouve ça bizarre de tomber juste sur eux près de notre but.
S'ils ont rapport avec l'Abrité, pas sur qu'ils soient d'accord qu'on aille fourrer notre truffe dans leur affaire.
surtout avec un verdeux !

J'vais aller voir. Une oblique toute seule ça passera mieux qu'un troupeau d'pousseux.
Si ça dégénère, ben...f'aites ce que vous pouvez !

Sur un dernier rire et Ozhne sortit sa voile et l'éleva bien haut avant de dévaler la pente vers les Obliques se payant le luxe de faire une belle figure aérienne en appui sur la dune, histoire d'impressionner les surfeurs de l'autre groupe.

Les Obliques observèrent avec un brin d'appréhension sans doute cette soudaine apparition, se demandant certainement si la jeune Wol était une éclaireuse d'éléments plus nombreux.

Mais comme elle vint droit vers eux, s'arrêtant à portée de leurs armes, ils soufflèrent, non sans relâcher leur vigilance quand même. Allez savoir : c'était peut-être un piège, ou une ruse.

Celui qui s'avança devait avoir la trentaine au maximum, le plus vieux de la bande. Il portait de multiples anneaux aux narines, ainsi qu'aux oreilles, au point qu'on pouvait l'entendre cliqueter à des centaines à la ronde, sûrement. Ozh'ne aurait pu en rire s'il ne s'était approché en maniant son kit avec dextérité, alors même qu'il lui manquait une patte avant. Respect.

-"Eh, cousine ! Quelle trace t'amène ici ?"

(on notera qu'il ne lui serait pas venu de demander quel vent te pousse, puisque il n'y a qu'un seul vent en Wol'Drun.)

Avant qu'Ozh'ne n'ait le temps de répondre, il y eut un flash dans le ciel, et soudain, alors qu'il n'y avait rien une seconde auparavant, les Wols regardèrent la plus surprenante des apparitions.

Une barque en bois, supportée par deux ballons, dont un passablement dégonflé, avec une sorte de voile qui pendouillait et une silhouette accrochée à une ficelle, jouant au pendule autour du mât, venait d'y faire son apparition.

Elle marqua quelques embardées tandis que son mouvement d'auto-rotation se terminait, et elle se mit à descendre en pente peu douce vers le sol, vers le désert. Mais encore plus surprenant, c'étaient les 4 ou 5 petites silhouettes vertes qui, elles, tombaient directement en agitant leurs petits bras, vers le sol.


Vers les Obliques...

57

Nous nous sommes attachés, et j'ai écouté le conseil de l'Eke en ne prenant qu'un seul point d'attache. Je regarde Vivacia revenir à elle et Djin, en sauveur, prends soin d'elle. Manquerait plus qu'ils s'embrassent là, à coté de moi. Qu'ils sont mimis ces deux là.

Mais mes petites pensées, qui passent du simple baiser à une partie de jambe en l'air avec les cordes et autres, sont brutalement stoppées.

Une salopperie de méduse nous a attrappé et nous menace de stopper notre aventure et notre échappée en un instant. Ballayant nos efforts de nous en sortir. Car depuis l'incident du poste de garde, nous avons semé les deux Drakalon, et nous avons survécu dans un premier temps à la chaudière folle qu'on a largué, non sans mal. Mais voilà, nous sommes maintenant dans un nouveau moment de vérité.

L'Eke se balance en haut, retenu par un cordage... va t il nous permettre de redescendre sur la terre ferme ? A cette question, la suite de notre périple y réponds ! Lui... non. La méduse... oui !

Nous voilà un ballon déchiré, et le drakalon qui tombe droit vers le sol, sans doute trop vite, et sans doute avec des risques pour chacun d'entre nous.

Je m'agrippe comme je peux, tenant fermement la corde que je lacherai ensuite, collé sur la coque, mon lien me retenant sur le navire. Car les tans, eux, qui tentent de se tenir sans aide, sont propulsés à droite puis à gauche et passent pour certains même par dessus bord. Quand d'autres se fracassent sur des paroies plus dures que leur os, qui cèdent en fracture ouverte.

La chute est interminable, nous espérons que cela cesse... que cela se termine. Je peux à peine regarder autour de moi et en oublie les autres, ne pensant qu'à ma propre survis. Que pourrais je faire de toute manière, mon corps est plaqué.

Puis vint la libération et le choc effroyable sur la dune. Je suis propulsé vers le haut avant de retomber lourdement sur le pont, enfin, ce qu'il en reste du pont... et une douleur parcours mon corps. Cet arrêt brutal, ce choc sur les dunes nous signalent la fin de notre voyage aérien. Loin d'être en douceur, nous ne pourrions reconnaitre dans quoi nous étions en regardant les débris.

Je secoue la tête, me relève... me libère de mon lien qui a sans doute contribué à ma survie. Et parcours mon corps de mes mains... tout est en place, pas de fracture, de plaie, de bois qui m'aurait entayé. Non, rien. Je suis un miraculé.

Ha bah vlà autre chose !!!

Ozh'ne redéploie sa voile et la laisse filer dans le vent, soulevant sa planche pour aborder la dune et prendre de la vitesse pour le remonter.
D'un mouvement de rein, elle donne l'impulsion pour esquiver les mini verdeux volants (quoiqu'ils volaient très mal) et retourner vers son groupe caché de l'autre coté de la dune.
Vu les circonstances, elle préférait retrouver Julawaf et le Gros Verdeux que de se prendre une barcasse sur le coin du museau

La méduse avait surgi de nul-part, et le choc fut tel que je ne pus que prier Yrotz pour qu'il m'accueille.
Je me retrouvais chutant dans le vide, libre comme l'air dans le vent chaud qui soufflait.
Je fermais les yeux, pour profiter des derniers instants de ma vie.
Mais je fus ramené à la réalité par la vive douleur qui me cisailla les reins et la jambe.

Puis, tout alla vite, très vite, trop vite !
je me retrouvais prisonnier, condamné à une mort encore pire que celle de la chute. Yrotz avait du jugé que je le méritais...
Je me mis à tourbillonner, bringuebaler comme un pantin, enivré par les rotations sans fin.
Je ne savais plus si je percevais la réalité, ou le fruit de mon imagination rendue folle par l'ivresse de la douleur mêlée à la vitesse.
Cela dura une éternité... jusqu'à ce que tout s'arrête d'un seul coup, net, par le bruit de mon crâne sur le sol.

Je restais un instant, allongé, profitant du calme enfin revenu.
Tous mes sens continuaient à s'affoler, encore perdus dans cette chute sans fin.
Je sentais mon sang chaud couler sur mon visage...
Allongé, les yeux fermés…
Je sentais le soleil chauffer mon visage… et je me souvenais de ces longues heures passées étendu, attaché dans la désert, attendant ma mort.
Mais aujourd'hui, je n'étais pas attaché !
Je me relevais lentement, pour évaluer les dégâts.

49.

Devant un tel spectacle de fin du monde, avec le décor qui partait en morceau dans la tempête, avec des bouts de ce qui avait été un drakalon qui volaient de tous les sens, menaçant à chaque instant de les heurter, Vive se dit que cette fois ils ne s’en sortiraient pas. Elle avait beau être d’un optimisme à toute épreuve, là il ne fallait pas abuser ! Le ballon venant de céder à l’attaque de cette méduse géante façon Kraken des.. des quoi du reste ? des airs ? Elle sortait d’où d’abord cette bestiole ??, bref, cet « incident » mit fin aux derniers espoirs de la jeune Wol qui finit par enfouir son visage dans ses bras. Ils allaient mourir dévorer par une méduse…ou s’écraser comme des Tans ! Car toute chose même portée par le vent finissait toujours par retomber. Et pour retomber sur ses pattes, tel la Wol agile qu’elle était, ben c’était pas gagné non plus. Encore une fois, elle n’était pas dans un de ces contes pour enfants ou plus grands enfants où les héros s’en sortent toujours !

Fin de l’histoire, fin du spectacle et fin de tout, le rideau tomba et après un vacarme assourdissant, Vive resta immobile, sans oser bouger et même respirer. Il y avait eu un choc énorme, la douleur et puis plus rien. Un calme si incroyable qu’elle se dit qu’ils étaient passé de l’autre côté de la frontière qui sépare les vivants des morts. Le calme de la mort…

Dans ce cas, elle trouva étonnant d’avoir gardé toutes les sensations…. Le vent d’abord, doux et chaud, le sable dont quelques grains audacieux la firent soudain éternuer. Etonnant…
Elle se redressa sur son séant et fut frappée par quelque chose. Couinant sous le coup, elle leva la main pour comprendre ce qui se passait, s’appuyant du fait sur son autre main, et couina de plus belle.

- Aieee !! mais ! On n’est pas sensé avoir mal quand on est mort !!

Puis enfin ses yeux s’accommodèrent à cette semi-obscurité. Quelques rais de lumière filtraient par les morceaux de bois qui composaient encore des restes de la coque du Drakalon qui s’était renversée sur elle, telle une coquille de noix !.. enfin une grosse noix ! Et c’était une des poutres transversales qu’elle venait de se prendre dans le front, heureusement sans dégât… Par contre son poignet l’élançait assez pour qu’elle réalisa que oui, elle était toujours vivante.
Et si elle essayait de sortir de là-dessous ? Et les autres ? Où étaient-ils ?

- Djin ?? Commandant ?? les appela-t-elle, en rampant vers un espace plus large de la coque pour constater qu'elle avait gardé la corde nouée autour de sa taille! Pour ça, il l'avait bien attachée, le Lachard.

58

Etrange ce temps. Je regarde dans le ciel, et avec interrogation je recherche les traces de la méduse. Sait on jamais si elle ne nous poursuit pas sur le sol. Mais, le ciel est au beau fixe et je ne vois pas la tempête d'ici.

Puis je regarde au tour de moi, les vestiges de notre embarcation. Je cherche mes compagnons d'infortune, autant Wol que Eke. Et ils sont là et semblent pour certains amochés. L'Eke a du sang au niveau de la tete, mais se lève. Les Tans eux sont morts. Puis j'entends cette voie familière, Vivacia est en vie et râle pour changer. Effectivement quand on a mal, on est en vie. Sous la coque, je pense qu'elle doit se trouver avec Djin et je ne sais si lui va bien.

Où est blanche neige ? Je regarde autour de moi... cette petite à l'ouest, qui sait si la chute ne lui a pas remis en place les idées !

Et... je me retourne, voyant une silhouette se dirigeant vers nous, avec... un... dromadaire ? Dons moins de risque que cela soit un Eke... Enfin...

"On approche ! Tenez vos positions ! Soyez prêts à combattre pour votre vie !"

Je sortie mon fléau, pour intimider l'adversaire... seul pour le moment.

Par toutes les punitions d'Yrotz !

Un Drakalon en morceau qui surgit de nulle part ! Et pour s'écraser au sol !

Les pathétiques Tans ne s'en sont pas remis et je devine que le commandant a du les balancer par-dessus bord pour diminuer la masse transportée et tenter de sauvegarder son embarcation.

Je ne peux pas laisser les Wols réagir seuls.

Dans ce tas de pièces de bois, de poutres métalliques tordues, de restes d'engrenages, de morceaux de toiles déchirés et de cordages, j'ignore qui Yrotz a décidé de ramener à lui, mais j'en vois qui bougent. C'est plutôt bon signe.

Seule chose qui m'intrigue. Le dernier Drakalon que j'ai vu se ramasser au sol a littéralement explosé quand sa chaudière est entrée en surpression.

Je vais donc y aller, mais en prenant le temps nécessaire pour voir comment réagit la leur.

Tout s'était passé tellement vite. Khâm'Sÿn avait senti l'impact arriver et s'était préparée, préférant garder sa corde attachée.

Ce fut l'erreur.

Quand le Drakalon finit par s'écraser au sol, elle bondit, tentant de profiter de ses maigres talents en dextérité, compensés par son faible poids, pour aller rouler sur le sable.
Mais voilà, alors qu'elle était à un doigt de la réussite, la corde tendue joua comme un élastique, la ramenant violemment en arrière.

Elle sentit une violente douleur dans l'épaule gauche, et se retrouva finalement presque assise au sol, le dos contre un amas de bois.

Cela aurait pu être amusant, si un épais morceau de bois ne ressortait par l'épaule, ayant traversé le corps.

Khâm'Sÿn regarda le sang qui coulait et sentit que la vie la quittait doucement (hémorragié 1PV/10mn).

Elle ne tenta pas de réagir ni de défaire le morceau, épais comme un bras. Elle savait que l'arracher la tuerait. Et que rester ainsi la tuerait.

-"Dommage, c'était si amusant...", murmura-t-elle pour elle-même, levant son museau pour sentir le vent et les yeux pour voir le soleil et le ciel du Wol'Drun.

Il se gratta la tête de sa main valide...

La p'tite cousine avait des soucis avec eux ?

Auquel cas, il n'avait pas trop envie d'y mêler leur bande. Pour sûr, c'était pas un truc des Frelons ce bazar tombant comme une pierre. Non, une facétie des Verdeux qui pensaient dominer le vent. Ben, il semblait que le vent vienne de leur rappeler qui était le maître en Wol'Drun...

Ouais, en même temps, il avait bien aimé le petit sourire de la cousine. Et vu que le machin s'était écrasé, il semblait que les risques étaient réduits. Sans compter qu'il y avait peut-être des choses à récupérer sur place... Un butin ne serait pas de trop pour leur bande et leur permettrait d'obliquer vers Ikouam Suluom avec espoir d'y faire quelques affaires.

Il huma le vent, pour voir ce qu'il pouvait en tirer, puis se retourna vers la bande. Ils se connaissaient depuis longtemps pour une bonne moitié, les autres étant des nomades de la bande. Ils partiraient vite. Les anciens avaient du tenir le même raisonnement que lui. Ils hochèrent la tête.

Il pointa donc du doigt de son bras valide deux d'entre eux en faisant un signe circulaire, puis en pointant deux doigts vers ses propres yeux avant de désigner les alentours de son index. Il venait de leur dire de surveiller le cercle des femelles et des jeunes, et d'observer les alentours attentivement.

Puis, il bondit sur sa propre planche, et, tirant sur sa voile, se mit à glisser vers le lieu du crash.

Le reste de la bande se mit en arc de cercle autour de lui, et ils se dirigèrent ainsi vers l'amas de bois.

Voir une Poussive cravacher son chameau pour le faire courir faillit le faire éclater de rire. Jamais quatre pattes ne rattraperaient un bon kite. C'est sûr !!

Mais quand il vit la silhouette qui se dressait avec une arme, son visage se renfrogna. Il sortit la sienne, imitée par la bande.

Ouais, c'est sûr. La tension venait de monter d'un cran.

59

Après une Wol en dromadaire, ce fut une petite troupe de je ne sais quelle bande du désert qui arrivait avec leur kite. Je tenais fermement mon fléau, ne voulant pas mourrir sans me battre. Journée de merde... combien de fois l'ai je dis aujourd'hui ?

Me mettant en position et attendant le choc du premier coup, je regardais devant moi, sans baisser les yeux. Mais une main vient se poser sur mon bras, me faisant tourner la tete, et grognant un coup. Dragmond d'un ton neutre me dit :

- Ils ont du nous voir nous écraser…. Espérons que le vent sera avec nous cette fois.

Il doit avoir raison... nous sommes Wols et chez nous. Peut etre que... la confrontation est inutile. Comment savoir. Et puis, ils ont l'air frais, nous ? Je regarde à nouveau autour de moi. Et retrouve la blanche fesse, mal en point. C'est qu'elle etait si drôle, avec son air ailleur. Elle saigne... semble tourner de l'oeil même. Merde, on la perd je crois bien.

Je me dirige vers elle, laissant Dragmond de toute manière prendre les choses en main.

"Alors ca va pas bien la jeunette ?"

J'observe sa vilaine blessure... et je pose la main sur ma sacoche. En a t elle besoin ? Devrais je céder à un peu de Wolnité ? (= Humanité )

Voyant les obliques se diriger vers le lieu du crash, Ozh'ne suivit leurs traces ce qui lui permit de rejoindre Julawaf.
Elle resta à la hauteur du chameau pour parler à la protectrice

Ju' tu vas où ?
M'inspire pas ce caillou volant...
Où 'est l'gros verdeux ?

Tournant la tête, Ozh'ne finit par apercevoir Uruk Ogg.
Il avançait lui aussi vers l'épave mais moins vite que la bande d'obliques comme s'il prenait prudemment la mesure de la situation.
Etonnament Ozh'ne se rendit compte qu'en plus des mini verdeux, il y avait des wols parmi les passagers du caillou-volant.
Un autre Gros Verdeux aussi.
Ça sentait pas bon tout ça.
Elle s'arrêta brutalement, ramenant d'un mouvement brusque la voile pour l'empêcher de prendre le vent. Non elle n'était pas pressée d'aller se meler d'un tel imbroglio.

50.

Vive se fraya un passage, aidant Djin a gratter de sa patte valide, dans le sable sous la coque pour lui permettre de sortir. Et quand enfin elle fut libre, elle fut d’abord stupéfaite de constater qu’il faisait un temps splendide et que seul un léger vent venait siffler dans ses oreilles. Dressée sur ses pattes, le nez au vent, elle s’exclama :

- Oh !..... la tempête est finie ?

Elle se tourna vers Djin et puis soudain explosa en une incroyable manifestation de joie. Sautillant partout autour de lui, elle se mit à crier.

- On est en vie !! en vie !! on est en vie !!!

Quelques pas de danse plus tard, elle se figea en voyant Lachard auprès de la Wol blanche.

- Oh, elle est blessée…

Du coup toute manifestation de joie en prenait pour son grade et Vive se calma instantanément. Cherchant le commandant du regard, elle le repéra quelques mètres plus loin, il regardait face à lui, lui tournant le dos et là, elle les vit, tous ces Wol qui venaient vers eux, armes au vent.

- Ah non alors ! Ca ne va pas recommencer !!!

Elle regarda Djin se redresser, et sortir son cimeterre, ne pouvant s’empêcher de gémir de désespoir.

- Mais non ! On ne va pas remettre çaa ! Regardez, elle est blessée…
- Reste auprès d’elle, toi aussi tu es blessée.
- Mais !

Vive secoua la tête, s’ébrouant comme un Wol sortant de l’eau. C’était complètement insensé cette histoire, ils venaient de s’en sortir miraculeusement d’une chute inimaginable et … ils allaient devoir livrer combat. Vive se précipita au devant du commandant ….. pour le dépasser, et s’avancer vers les inconnus qui n’étaient plus qu’à quelques mètres…

- Vivacia !! protesta le commandant mais la Wol véritable entêtée, ne s’arrêta pas pour autant.
Jusqu’à être parvenue à une distance suffisamment proche des autres pour être entendue et pas trop quand même, parce qu’avec leurs armes et leurs airs de vouloir en découdre, elle n’était quand même pas suicidaire, du moins pas à ses yeux.

Alors aussi incroyable qu’il n’y paraisse, après s’être arrêtée, elle s’inclina en une gracieuse révérence, faisant moult moulinets de sa patte valide, l’autre gardée sur son cœur.

- Je vous salue nobles voyageurs du désert. Nous venons de nous échouer en plein milieu de ce désert après avoir échappé de peu à la mort, poursuivis par de vils vilains affreux Ekes.

Oh zut, et Korp, il ne fallait pas qu’elle l’oublie.

- Enfin lui ce n’est pas pareil (regarde en direction de Korp), il nous a aidé à fuir ! Et il a sauvé mon ami. Ainsi après avoir échappé par deux fois à une mort certaine, sans compter l’intervention d’une monstrueuse et horrible méduse, vous voilà devant nous, sans intention hostile de notre part. Nous sommes de simples survivants, incroyablement chanceux, du moins jusque là…

Et là elle leur sourit de toutes ses dents quand une poigne solide et brutale la tira en arrière, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Vive gronda tout bas, mais se tut immédiatement en voyant le regard de son commandant. Elle baissa le museau, oreilles couchées sur son crâne et essaya de se faire oublier pour un moment du moins.

Tout le monde semblait s'être tiré d'affaire, avec plus ou moins de succès.
En tout cas, pour le moment, tout le monde était en vie.

Je passais la main dans mes cheveux pour me rendre compte que ma plaie était profonde.
Je ne pouvais pas rester comme ça...
Je fermais les yeux, et puisais dans la force de mon esprit pour remédier à cela.
Ma concentration se porta sur la douleur, cherchant à la cibler au mieux.
L’exercice était rendu particulièrement difficile du fait que je ne pouvais pas visualiser ma blessure.
Mon esprit se focalisa sur la plaie que je me représentais mentalement. Tous mes sens étaient en éveil pour capter la moindre information, le moindre détail.
Puis je parvins enfin à me concentrer sur l'endroit exact, me permettant ainsi de dicter à mon corps les ordres de mon esprit : endiguer l’hémorragie, obturer les vaisseaux sanguins, accélérer la régénération des chaires... en résumé, accélérer le processus long et complexe de la guérison.
Cet exercice m'épuisait, mais mieux valait-il être fatigué, mais guéri.

Ce n'est que lorsque je rouvris les yeux que je m'aperçus que nous n'étions pas seuls.
A peine nous étions nous écrasé, que des charognards se précipitaient déjà sur nos restes.
Ces Wols n'étaient vraiment qu'un peuple de barbares et de pillards sanguinaires, semblait-il.

Akasha avait été ejectée du Drakalon au moment où la méduse s'accrocha à leur embarcation. La corde qui la retenait avait laché d'un coup. Akasha fut propulsée hors du vaisseau, sentant ses derniers moment arriver elle s'en remis au vent. Un miracle se produisi, elle atterit de plein fouet sur le plumet d'un palmier.

Elle se fit cette étrange remarque en tombant que dans son malheur, elle avait de la chance c'était le seul arbre à des kilomètrres. Il faut dire que ça tentative d'apprendre à voler depuis le Drakalon lui avait permis d'avoir une vue imprenable sur le désert.

Sa chute fut aussi rude que sa sortie du vaisseau Eke avait été rapide. Elle rebondit sur le plumet et se retrouva les quatre pattes en l'air sur le sable. Légérement sonnée, elle accusa le coup une petite douleur dans l'épaule gauche la rappelait à ses esprits. Elle s'était plantée une énorme écharde dans l'épaule, un morceau d'écorce de palmier très probablement. Elle donna un coup de patte et l'écharde tomba à ses pieds. Finalement l'écharde qui aurait dû la transpercer était à peine plantée dans son épaule....
Akasha se releva épousseta ses vêtements et pensa qu'elle devrait peut être jouer au casino, cette pensée lui esquissa un sourire. C'est alors qu'elle apreçu la peite blanche qui se vidait de son sang. Elle courru à son chevet rejoindre les autres.

Lachard venait de mettre la main sur sa sacoche, certainement pour lui donner une potion, Akasha lui dit attend je vais essayer de stopper son hémorragie c'est le moins que je puisse faire.
Elle s'agenouilla pres de la petite blanche qui devenait de plus en plus faible, elle lui pris la patte et ferma les yeux pour se concentrer....
.

Akasha se remémora ce que sa vieille mentor lui avait appris sur les hémorragies, elle refit les mouvements dans sa tête, cette petite simulation lui permettait de mettre toutes les chances de son coté.
Elle rouvrit les yeux et commença à soigner la petite wol qui semblait au plus mal. Au bout de quelques instants, Akasha lui murmura d'une voix douce

Il faut te reposer mainetant, ton hémorragie est arretée, Garde tes forces pour guérir.Puis se retournant vers les autres: l'hémorragie est arretée elle va s'en sortir je pense.

60

Elle est faible, et la regarde. Cette Wol blanche est bien étrange et j'ai envie d'en savoir plus. Comment est elle arrivée là déjà ? Avec l'Eke je crois. Comment une Wol qui ne connait rien à la vie et ces dangers peut elle se ballader avec un Eke encapuchonné ?

Ils m'intriguent. Elle semble tellement à l'ouest et ne rien connaitre du monde, que je pense qu'elle n'a du vivre que dans une tour d'ivoire, loin de toute vie. Une hermite ? Une sage ? Une névrosée ?

Et pendant que je réfléchis, elle se vide de son sang... et voilà qu'une autre Wol s'approche, me disant d'attendre. C'est la Wol qui sait que j'ai des fioles.

"Vas y, fais ce que tu veux."

Je regarde, j'observe. La whitewol est pour le moment hors de danger... semble t il.

"Très bien, si elle est soignée, mais maintenant... "

Je me tourne et regarde où en est la situation. Attentif et pas très à l'aise.