La poursuite

Globalement, la situation s'arrangeait. Tout le monde avait survécu. Seule la Wol blanche avait été sérieusement blessée, mais le morceau de bois sorti de son épaule et celle-ci pansée avec maîtrise faisait qu'elle restait palotte, mais hors de danger.

Le groupe d'Obliques qui était arrivé sur ses kite avait rapidement montré des intentions non hostiles et le chef de la bande était en grande discussion avec Dragmond. Difficile d'entendre ce qu'ils se disaient, mais à la gestuelle, il n'y avait aucune agressivité. Il semblait en fait que Dragmond essayait de comprendre où ils pouvaient être. Pour un Wol qui avait du voyager dans tout le Wol'Drun, cela ne devait pas être compliqué. Quoique à la nature général du terrain il semblait évident qu'ils étaient en Mouf-Ulkal. Où et surtout dans quelle direction aller voilà qui aiderait.

Enfin, une Wol venait d'arriver en chameau, suivie d'une autre en kite, qui semblait ne pas appartenir à la première bande d'Obliques. Enfin, et c'était là sans doute le plus curieux un Verdeux marchait avec précaution derrière, son regard braqué sur l'autre Verdeux présent.

fin... manger... vibrations...


Les hormones diffusaient dans les galeries ce message de l'éclaireuse...

Oui, c'était bien un Drakalon...

Et dans un piteux état. Enfin forcément piteux puisqu'il s'était écrasé, mais à voir les restes il était déjà dans un sale état avant que cela n'arrive.

D'ailleurs, il n'avait même plus sa chaudière...

Je suis vraiment intrigué.


Presqu'autant que de voir un Eke parmi des Wols... sans déterminer son rôle exact. Etait-ce la capitaine du bâtiment impérial ? Dans ce cas pourquoi n'était-il pas mort au milieu des décombres de sa poubelle ??

C'est donc avec un peu de colère que je me dirige naturellement vers lui.

-"Toi, déclines ton identité ! Et fais ton rapport !"

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Tout semble plus calme et visiblement la discussion est en cours entre Dragmond et les obliques. Je me détends, et mon regard se tourne vers la Wol du dromadaire, puis vers l'autre qui arrive pas loin d'elle.

La femelle blanche et noire discute avec la soigneuse. Et me regarde et s'arrete de parler. Oui ? Ben quoi ?! J'ai un truc sur la gueule ? Je passe la main, et non, il n'y a rien. Qu'est ce que je lui ai fait comme impression ?

Je la regarde... cherche à voir si je la connais. Puis je tourne la tête d'un seul coup vers l'Eke qui vient d'ordonner à son semblable de décliner son identité.

Le calme est si rare et si court.

Ozh'ne suivit son Eke un peu inquiète par son attitude.
Il y avait beaucoup de monde et l'attroupement affairé l'ennuyait, elle se sentait mal à l'aise face à tous ces inconnus et préférait autant rester dans le sillage de Uruk Ogg pour le surveiller.
Mais mince un autre verdeux !
Pfffff un c'était déjà pas facile à gérer mais deux !
bah s'ils s'entretuaient, elle pourrait toujours récupérer ses gemmes !
Elle se tint juste un peu en retrait un sourire ironique retroussant ses babines, les laissant grogner des borborygmes incompréhensibles.

Les voies dHïtsed était vraiment impénétrables...
Je me retrouvais, bien malgré moi, embarqué avec des compagnons de d'infortune Wols sur un Drakalon fou qui allait finir sa course au plein milieu du désert pour... tomber sur un Eke lui même entouré d'une bande de Wols !

Cela faillit me faire sourire, jusqu'à ce qu'il soit suffisamment près pour que je puisse distinguer le symbole d'Yrotz sur son armure, et jusqu'à ce qu'il me demande de lui faire un rapport...
Au vu de la qualité de son équipement, et de sa façon de s'adresser à moi, je compris tout de suite que je devais faire attention à ce que j'allais répondre.
Et c'est à ce moment là que je me rendis compte de la portée de ce que j'avais considéré comme une erreur bénigne : donner mon nom aux Wols... Car mentir maintenant risquait de m'apporter des problèmes si l'un des Wols venait à m'appeler par un autre nom que celui que j'allais donner à mon congénère...
Je décidais donc d'assumer... Au final, il y avait peu de chance pour que mon nom lui évoque quoique ce soit...

Je me nomme Korp.
J'ai été, comme la plupart de ces Wols, pris à parti dans début de rébellion qu'un régiment de l'armée de notre Empereur a rapidement contrôlé. Malheureusement, nos hommes ont décidé d'arrêter toutes les personnes sur place, ce qui était incompatible avec ma mission.
J'ai donc du profiter de la fuite de ce groupe de Wol à bord de ce Drakalon pour échapper à l'arrestation.
Notre intention était de forcer les Tans à nous éloigner de la zone à risque, mais nous avons rapidement perdu le contrôle du Drakalon, et en vol, les Tans ont préféré saborder le navire que d'obéir aux ordres de Wols.
Voilà comment nous nous sommes écrasés à vos pieds.

Je n'en crois pas mes oreilles.

Ces Wols ont fui l'autorité de l'Empereur ? Mais qui sont-ils pour avoir osé cela, eux qui ne sont que les rognures de raclures d'ongles d'un peuple que nous avons vaincu sans mal.

Quant aux Tans sabordant le Drakalon... C'était de toute façon une tendance naturelle chez eux, même quand il n'y avait aucune raison. Par bêtise et ignorance le plus souvent, quoique, par connaissance aussi et désir de toujours pousser plus loin leurs expérimentations.
Je n'allais pas les pleurer. Et de toute façon, ils allaient désormais rejoindre le Paradis des Ekes où ils feraient de bons esclaves, car tel était leur seule destinée.

Cet Eke me fait bonne impression. Il a reconnu mon rang, et il a l'air de savoir où il va. Je regarde autour de moi. Nous ne sommes que deux. Entre les survivants Wols qui ont de drôles d'allures et semblent pour certains expérimentés, et les Obliques, isole en plein désert, il me sera difficile de faire valoir l'autorité de l'Empereur.

Je suis un serviteur de l'Empereur, mais pas un profond imbécile.


Ecoutes, j'ignore quelle est ta mission et il ne m'appartient pas de la connaître. En revanche, il nous appartient de livrer ces Wols à l'autorité de l'Empereur. Nous devons les amener à l'idée de rejoindre une oasis, ou une ville. Ces lieux sont tenus par les troupes impériales qui pourront faire leur devoir. Cela te détourne-t-il de ta mission, ou pas ?

Cet Eke semblait ma foi fort loyal à notre empereur, et très à cheval sur le respect de notre victoire sur les Wols...
Il semblait aussi être quelqu'un de très déterminé, et peu enclin à la négociation...
En fait, je ne connaissais ces Wols que depuis quelques minutes...
...
non... je ne pouvais pas... je les savais innocents. Pouvait-on vraiment leur reprocher d'avoir voulu échapper à une mort qu'ils ne méritaient pas ?

Le problème n'est pas ma mission.
Je pense que je n'ai pas été assez précis dans mon explication, je m'en excuse.
Les ordres étaient d'arrêter tous les Ekes, mais de tuer les Wols, et cela sans quartier.
Or, j'en suis témoin, et je m'en porte garant, ces Wols n'avaient rien à voir dans la rébellion, qui elle, méritait d'être matée, et punie comme il se doit : par la mort.
Nous sommes en terrain conquis. Avons-nous encore besoin de ramener des innocents à la mort injuste qu'ils ont tenté de fuir ?
Après le crash que nous venons de subir, ne seraient-ils pas devant Yrotz en ce moment s'ils l'avaient mérité ?

Cet Eke a un bon niveau d'éducation, ce que ne m'avait pas démontré ses habits au départ. Seul un Eke important peut avoir confié une mission à un tel gabarit, qui est bien supérieur à la plupart des officiers que je connais.

Je dois intégrer cette information, et tenter de savoir qui l'a mandaté. Mais pas tout de suite.

Sa réponse montre qu'il sait ce que je suis, puisqu'il fait, avec intelligence, appel aux principes religieux d'Yrotz. Le pire, c'est qu'il n'a pas tort. Je réfléchis quelques longues secondes.

Je ne remettrais pas en doute ta parole. Tu sembles être quelqu'un de confiance. Mais pour autant, je ne décide pas de revenir en arrière sur ma décision. Je la suspends seulement. Je me laisse le temps de juger par moi-même de leur fidélité comme simple sujet de l'Empire. Après tout, quand nous serons arrivés à une garnison Eke, nous pourrons réclamer au besoin le Jugement d'Yrotz.


Oui, le Jugement d'Yrotz. Leur champion contre le Champion d'Yrotz local. Que le meilleur rejoigne poursuive ses tâches ici-bas et que le perdant se présente devant notre Dieu.

J'étais satisfait par ma solution.

D'où veniez-vous ? Où a eu lieu ce début de rébellion ? Quelle est ton analyse sur les raisons de celle-ci, puisque tu étais sur place ?

Alors que les verdeux étaient en grande conversation une Wol, visiblement pousse-sables, s'approcha d'Akasha:

-"Bon Vent ! Excellente technique de soins. J'ignore qui fut ton maître et quel est ton Chef de Caravane, mais il doit être heureux de te compter sur ses rangs... Ah, excuses-moi, je manque à mes devoirs : je suis Julawaf..."
Je te remercie Julawaf, je suis Akasha. J'ai l'impression que cela fait une éternité que j'ai quitté les miens alors que cela ne fait que quelques heures.... En tout cas cela fait plaisir de rencontrer un autre pousse-sables.
Akasha s'aperçu du trouble de Julawaf et se retourna pour essayer d'apercevoir ce que regardait Julawaf :
Tout va bien? tu as l'air d'avoir vu un esprit....

C'était un compromis qui me laissait du temps, et vu mon interlocuteur, j'estimais cela comme une victoire.
Je m'inclinais révérencieusement.

C'est une sage décision, car je ne connais en effet ces wols que depuis quelques minutes. Je n'ai donc eu que le temps de juger leur non-implication dans la rébellion. Par contre, je n'ai pas encore eu le temps d'éprouver leur fidélité à l'Empire.

Nous étions, il y a encore quelques minutes, au dessus de Kulwul Dun, pris dans un violent vent.
Puis nous avons été emporté dans une sorte de cyclone étrange d'un type et d'une violence que je n'avais encore jamais vu. Et nous nous sommes retrouvés ici, en plein désert, sous ciel dégagé... Et ça, cela reste un mystère pour moi...
Quant au cause de la rébellion, elle est partie sur le fait d'un seul Wol, ayant refusé de céder le passage à une de nos garnisons, et ce malgré les ordres qui lui avaient été intimés.
Une forte-tête, qui je ne sais pour quelle raison, a trouvé de l'écho dans la population locale. Une résistance collective spontanée qui scandaient un slogan étrange, évoquant une "Horde qui avançait".
Surement des motivations politiques... ou mystiques.
Mais, ici même, où sommes nous ?

Ozh'ne s'impatientait.
Elle en avait marre de faire le planton avec l'orc qui grognaissait avec son congénère.
Elle le abandonna donc et alla voir de plus près le Drakalon crashé qui l'intriguait et aussi le corps des mini verdeux, elle n'en avait jamais vu.

Uruk Ogg héla Ozh'ne tandis qu'elle tournait autour des Tans.

Éclaireuse ! Où sommes-nous exactement dans ce désert ?

Ma foi, vous êtes douée, intervint alors Khâm'Sÿn, s'adressant à Akasga, sans tenir compte que les deux Wols étaient en discussion.

C'était comme si elle était habituée à ce que, quand elle parlait, tous arrêtaient leurs conversations pour l'écouter.

Et on est où maintenant ? Et que fait-on, puisque notre jouet est cassé ?

Ozh'ne releva le nez alors qu'elle regardait le tan mort. Étaient-ils réellement aussi laids ou l'accident les avaient-ils abimés ? Au vu des orcs elle devait en conclure qu'ils étaient moches et que de s'écraser de plusieurs dizaines de mètres les avaient pas arrangés. Elle regarda l'orc et ses babines s'écartèrent dans un sourire amusé, même si elle lui expliquait, il ne saurait pas se repérer ça lui semblait évident. Mais elle lui expliqua de bonne grâce.

Pas très loin de l'endroit où je t'ai déterré.
Dans les Monticules de Pierres, un peu au Nord de l'Oasis.
On en est pas très loin ...

Ben ouai ils venaient à peine de crapahuter quelques heures depuis leur départ de l'Oasis Ikouam Suluom et avec le Sableau* et les deux Pousseux ils n'allaient pas vite.


* nom péjoratif du Chameau.

Je m'approche... Cela ne m'arrange pas, à vrai dire.

On ne va pas leur dire. Sinon, ils demanderaient qu'on les y amène. Hors, nous poursuivons une piste, non ? Revenir en arrière nous éloignerait et nous ferait perdre un temps précieux. Nous pourrions les laisser aux mains de la bande d'Obliques, mais je n'ai pas confiance en eux, et je ne peux abandonner un des miens à... enfin, tu me comprends. Nous allons donc leur dire que nous connaissons un endroit sûr. Certes, nous irons plus lentement, mais de toute façon, avec la bestiole de Julawaf, nous n'irons pas beaucoup plus vite. Et puis, qui sait sur quoi nous tomberons. Être plus nombreux, ce serait une bonne idée...

De fait, difficile à savoir si je réfléchis à haute voix et donne des ordres ou si je sollicite un avis.

Oui, difficile.

Pour qui ne me connaît pas.

Khäm'Sîn se mordit la babine inférieure, pour s'empêcher de reprendre la rustre qui venait de lui parler.

Elle avait envie de lui dire : vous savez qui je suis ? Et vous osez me parlez d'éducation ?

Mais elle essayait de s'évader incognito. Alors, faire part de son nom et de son rang alors qu'il y avait deux Ekes autour d'eux. Bon, un des deux savait qui elle était, mais peu importe. Cela ne semblait pas judicieux.

Elle haussa les épaules, donna un coup de pattes dans le sable, et se dirigea vers un autre groupe, celui formé par ceux qui semblaient avoir bien maîtrisé la manœuvre. Elle s'approcha du plus costaud de tous, celui dont elle se souvenait qu'il s'appelait Djinn.

-"Et on fait quoi, maintenant ?", demanda-t-elle.

Ozh'ne haussa les épaules

Ils font ce qu'ils veulent.
Et ton *renifle* ami aussi.

l'idée de se trimballer avec tous ce monde la contrariait, déjà être avec un Eke, une pousse sable fut-elle pseudo protectrice et un chameau c'était la honte quoi et maintenant on rajoutait une poignée de frelons, ça devenait carrément la galère.

mais ça m'étonnerait fort que les frelons aient envie de crapahuter dans le désert !
Pourquoi ne pas les laisser aller à l'Oasis ?
L'autre ver..Eke peut venir avec, il est costaud non ?

Elle ajouta d'un ton boudeur

En plus on était pas censé faire la mission dans la discrétion ?
Encore un peu et on aura l'air d'une caravane

Vibrations. Chaleur...

Nourriture...



Les Ankhegs jaillirent d'un peu partout, à leur manière organisée et efficace. Tout d'abord, les ouvrières restaient sous terre, dans leurs tunnels, prêtes à récupérer les morceaux de nourriture que leur lanceraient les guerrières, au besoin en les découpant avec leurs pinces épaisses. Quelques giclées d'acide, et elles pourraient rapidement rouler les morceaux dans leurs mandibules, et les amener au garde-manger.


Quant aux guerrières, au nombre de six, elles tenteraient d'attraper le maximum. Ce n'était pas souvent qu'elles avaient l'occasion de garnir leurs réserves de plusieurs quintades de nourriture.


L'ensemble était dirigée par une Ankheg un peu plus ancienne et expérimentée, et qui envoyait les phéromones donnant les directives nécessaires.


La surface était vaste, mais il y avait largement de quoi faire !

Spoiler:

Akasha fut amusée par la réponse qu'adressa Julawaf à la jeune wol. Elle mis un coup de patte dans le vide qui voulait dire "laisse passer".

Je ne sais pas trop quoi te dire, j'étais avec mon mentor nous arrivions aux portes de Kuwul Dun. J'ai entendu des hurlements, et un genre de psaume que je n'ai pas très bien compris ça palaide horde je crois. Je me suis approchée pour mieux voir, oui je sais ce n'était peut être pas la chose à faire... et j'ai vu.
J'ai vu des wols relevés la tete, tenir tête aux ekes, et c'est là que tout à commencé. Les Ekes ont décidés de ne pas faire de quartier, je me suis retrouvée en pleine bataille et par miracle j'ai réussi à fuir ce piège en sautant du haut de la falaise sur ce Drakalon.Elle montra les débris de l'appareil...
Je ne sais pas qui sont les autres ni d'où ils viennent, on est juste ceux qui ont survécu je crois.

Une pointe de tristesse dans la voix s'était fait entendre, Akasha repensa à sa mentor qui n'avait pas eu cette chance. Les yeux dans le vague elle contemplait le sable, les dunes, et puis elle aperçu les créatures.....

62

Je ne comprends rien de ce qu'ils se racontent les deux Ekes et je ne pense pas que je puisse faire un truc ici et maintenant d'interessant. Je suis pas en grande forme avec toutes ses misères qui nous... enfin me sont tombées dessus. Car en réalité, les autres, et bien je m'en fou un peu finalement.

Maintenant que nous sommes sains et sauf, je vais pouvoir revoir mes intérêts. Regarder où j'en suis et ce que je vais faire.

Je me pose contre un débris de notre funeste embarcation et je vais me reposer. Voilà une riche idée. De toute manière, je vais suivre le mouvement, ou pas d'ailleurs. Faisons le point, là, couché sur le sable, à l'abris derrière cette coque.

Je ferme les yeux, et me laisse aller, écoutant le vent, les discussions au loin, sans rien comprendre. Juste des sons, des bruits au loin...

Quand soudain, un bruit attira mon attention et me sortie de ma somnolence. Et ce fut d'autres bruits identiques, un peu partout autour de nous. Je me lève et prends mon fléau pour en découdre... à nouveau... encore...